Korrepondants,  Londres

COVID-19 au Royaume-Uni : des nouvelles d’Eliot à Londres

Ça y est, nous entamons notre premier jour de déconfinement en France ! Mais qu’en est-il pour notre Korrespondant à Londres, Eliot Ménard ? On avait déjà eu de ses nouvelles grâce aux DNA, mais nous avons décidé de refaire un petit point coronavirus avec lui, alors que l’île britannique devient l’un des pays le plus touché au monde…


Comment le Royaume-Uni fait-il face au coronavirus ?
Le premier ministre Boris Johnson avait d’abord fait le pari de l’immunité collective. Mais les services d’urgence ont vite été débordé, et il a lui-même été admis en soin intensif après avoir été victime du covid. Le gouvernement a alors rapidement changé de stratégie et a imposé un confinement comme les autres pays européens. Tous les commerces non essentiels ont ainsi été fermés et les gens mis en télétravail. Cependant, il ne s’agit pas d’un confinement stricte comme en France, nous n’avons par exemple pas besoin d’attestation pour sortir.

Y-a-t-il beaucoup de cas déclarés ?
Oui, avec 31000 décès, le Royaume-Uni est le 2ème pays le plus touché au monde. Le système de santé public (appelé NHS) a rapidement atteint ses limites comme dans beaucoup de pays. Le gouvernement a lancé un appel au début de la crise pour recruter des bénévoles pour aider le NHS. Plus de 500000 personnes ont répondu présentes, la solidarité s’est vite mise en place.

Les mesures sont-elles globalement bien respectées ?
Les gens ont mis un peu de temps à prendre la menace au sérieux, peut-être parce que la vague de l’épidémie avait quelques semaines de retard par rapport aux autres pays européens. Au début de l’épidémie, alors que certains pays européens mettaient en place un confinement, certaines villes au Royaume-Uni en était encore à organiser des marathons. Mais l’hospitalisation du premier ministre et le début du confinement leur a rapidement fait prendre conscience. Dans l’ensemble, je dirais que les mesures sont respectées, même si les gens ne peuvent s’empêcher de sortir les jours de beau temps, c’est si rare ici …

Quelle est ta situation ?
Je suis en télétravail, mon entreprise avait anticipé le confinement une semaine avant son lancement et nous avait envoyé quelques jours à la maison pour s’assurer que tout le monde était bien opérationnel. Au final, les choses se passent plutôt bien. Les réunions se font en visioconférence, les échanges par mails ou téléphones … Pour les industries de service comme la finance, le télétravail nous a permis de maintenir notre activité à distance et nous a donc éviter le chômage partiel.

Es-tu toi-même inquiet ?
Non pas spécialement. J’essaie de limiter mes sorties au maximum, juste pour faire les courses et aller courir à des horaires pas trop fréquentés. Je ne fais pas non plus partie des populations à risques, donc dans l’ensemble j’ai plutôt les probabilités de mon côté. En ce qui concerne l’éloignement de mes proches, on essaie de rester un maximum en contact via Whatsapp et autre. C’est une situation un peu particulière, mais ce n’est pas non plus insurmontable. Il faut rester patient.

Quelles sont tes occupations en confinement ?
Télétravail la journée, puis le soir jeux vidéos en ligne avec mes amis, lecture, séries … J’en ai profité pour commander sur Amazon des livres que je n’avais jamais trouvé le temps de lire, découvrir de nouvelles séries, etc … J’essaie d’aller courir et de faire un peu d’exercices tous les jours, en évitant les “heures de pointe”.

Y-a-t-il aussi eu une pénurie de pâtes et autres papier toilette chez toi ?
Oui, c’était assez impressionant au début de voir les rayons se faire dévaliser. Mais les supermarchés ont rapidement mis en place un système de rationnement, avec interdiction par exemple d’acheter plus de 2 articles similaires. Les choses sont donc rapidement rentrées dans l’ordre.

As-tu songé à rentrer en Alsace pour te confiner ?
J’y ai pensé, et oui cela aurait été possible car les Eurostars continuaient à circuler et étant citoyen Francais, je n’aurais pas eu de problème pour passer la frontière. Mais je suis bien ici, la situation n’est pas pire qu’en France, et surtout voyager m’aurait exposé au virus, sans compter que je pouvais potentiellement être porteur sain et contaminer ma famille. Je suis donc resté et je ne regrette pas mon choix. D’autant plus que je tenais à garder mon indépendance !

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