Edito,  ThématiK

“Perdre une année”, ça n’existe pas !


On l’entend souvent de la bouche d’enseignants ou de nos parents, et même venant de nous : “il a perdu une année…” (mines catastrophées, ambiance fin du monde). C’est un peu l’enjeu ultime de notre orientation post-bac et même post-collège : réussir à trouver sa voie du premier coup, faire un cursus qui nous plaise, poursuivre ses études jusqu’au bout sans faux pas… bref éviter à tout prix de “perdre” une année en se réorientant ou en redoublant. 💪 Pas facile néanmoins, à 18 ans, de savoir dans quelle profession on s’épanouira plus tard, quelles études sont faites pour nous et si dans quelques années nos affinités seront les mêmes. Car à l’adolescence, on a encore tout le temps d’évoluer, de découvrir et de changer…
Alors on t’explique pourquoi, selon nous, on ne perd jamais notre année. Ce concept est dépassé et ne s’adapte pas à la vie, la vraie.

Certes, entamer un cursus d’études et se rendre compte plus ou moins vite qu’il ne nous correspond pas du tout, n’est pas le sentiment le plus agréable qui soit.

Qu’on s’accroche pour finir son année ou qu’on abandonne en cours de semestre, l’impression d’avoir perdu son temps et gâché quelque chose est présente. Et si on commence à se comparer aux autres, alors là, ça peut être carrément dur car il y aura toujours quelqu’un pour s’épanouir au max là où on a échoué. 🤷
Pourtant, on a envie de te démontrer qu’on ne “perd” jamais une année, au pire on apprend.

“Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends.”

Nelson Mandela

Apprendre de ses échecs

Comprendre ce que l’on ne veut pas

On peut toujours apprendre de ses échecs, toujours retirer quelque chose, même de ce qui ne nous plaisait pas.
Pourquoi ça ne m’a pas plu à ce point ? Qu’est-ce que je ne voudrais pas retrouver dans une autre formation ? Quels sont mes points faibles et mes points forts ?
Tu n’as pas perdu ton temps : tu as appris à mieux cerner qui tu es et ce qui te plait ou au moins ne te plait pas (et c’est déjà un bon début). Cette année passée est une leçon de vie comme il y en aura d’autres. Elle est surement formatrice sur beaucoup de choses.

Avoir le courage de l’introspection et de la remise en question

Il faut du courage pour s’avouer que l’on s’est trompé de voie et recommencer ou se réorienter. Cela demande une remise en question très personnelle que nous seul pouvons entreprendre (parfois en étant aidé par des spécialistes de l’orientation).
Pourquoi ais-je échoué ? Qu’est-ce que ceux qui ont réussi les examens de fin d’année ont de plus que moi ? J’ai l’impression d’avoir donné mon maximum pour réussir, est-ce uniquement de ma faute ? Pourquoi est-ce que j’ai choisi cette orientation ? Pourquoi est-ce que j’ai l’impression que rien ne me plait ? Qu’est-ce que je vais faire de ma vie ?
Il est parfois dur de se poser ces questions et encore plus d’y répondre… Mais prendre ce temps là n’est en aucun cas une perte de temps. Il permettra de repartir sur de bonnes bases, plus fort.e et avec plus de confiance en soi.
Surtout qu’il est très facile de prendre les choses très personnellement et de s’accuser soi-même. Certes, si tu as fait la fête toute l’année et pas du tout travaillé, tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même. 😬 Mais on appelle aussi cela l’apprentissage de la vie. Et t’en vouloir pendant 1000 ans au lieu de mettre ton énergie à corriger la trajectoire et tirer les leçons de ton expérience pour réussir les années à venir, n’est pas non plus la bonne solution. C’est même cela qui est stérile. S’avouer son erreur et vouloir la corriger est une preuve de maturité 😉

“La pire erreur n’est pas dans l’échec mais dans l’incapacité de dominer l’échec.”

François Mitterrand

On ne repart pas de “zéro”

Se renseigner et échanger

Se réorienter ne signifie pas forcément tout recommencer de zéro. Renseigne toi avant de baisser les bras. N’hésite pas à aller voir des conseillers d’orientation, à consulter le centre de documentation de ton campus (Espace Avenir à l’Université de Strasbourg) et même à solliciter des étudiants ou des anciens qui seraient passés par les mêmes doutes que toi (et ils sont nombreux, crois moi) pour leur poser des questions ! Les réseaux alumni sont notamment fait pour ça. N’imagine pas que tu es le seul dans cette situation. De nombreux étudiants passent par là chaque année et ce n’est pas seulement une question de notes, d’être bon ou mauvais élève.
Pose la question autour de toi, tu verra que personne ne traverse l’orientation sans quelques doutes. 🙏

De plus, il existe souvent des programmes passerelles qui te permettent de te réorienter sans recommencer tout ton cursus depuis la première année. Dialoguer avec d’autres étudiants ou des professionnels de l’orientation : la base. Ils connaissent leur sujet et sont compréhensifs.

“J’ai raté 9000 tirs dans ma carrière. J’ai perdu presque 300 matchs. 26 fois, on m’a fait confiance pour prendre le tir de la victoire et j’ai raté. J’ai échoué encore et encore et encore dans ma vie. Et c’est pourquoi, j’ai réussi. “

Michael Jordan
Ta jeunesse, ton atout

Tu es jeune, une année ou plus, ne signifie pas que tu prends du retard par rapport aux autres ou que tu vas arriver sur le marché du travail très tard. Nombreux sont ceux qui se réorientent ou font de très longues études.

De nos jours, tout le monde, quelque soit l’âge peut se réorienter (même à 50 ans). Ce n’est plus une situation exceptionnelle. La société et le marché du travail ont évolué. On passe de moins en moins de temps dans la même entreprise, on nous demande de plus en plus d’être multi-casquettes. Les parcours sont donc de moins en moins linéaires. Certains décident de tout plaquer après 30 ans dans la même entreprise pour reprendre des études et changer de vie. Sur les bancs de la fac, il y a de tous les âges, rien n’est impossible donc ne te dis jamais que prendre une année ou deux à te poser les bonnes questions pour une réorientation efficace est une perte de temps. Mieux vaut ça qu’étudier et travailler toute sa vie dans un secteur qui ne nous a jamais passionné. Vu le temps qu’on passe au boulot dans notre vie, ce serait dommage 😉

Tes connaissances et expériences accumulées peuvent être valorisées

Avoir connu un autre domaine, avoir acquit des compétences sur un sujet peut favoriser une réorientation et être un atout auprès des recruteurs. Bien présentée, ta réorientation peut montrer une capacité d’adaptation, une remise en question de soi, une ouverture d’esprit, une capacité à rebondir, une pugnacité, de la résilience, de l’optimisme, une curiosité pour divers sujets, une maturité et la connaissance du fonctionnement des études supérieures par rapport aux nouveaux venus. La polyvalence est très recherchée.
Si tu redoubles, l’avantage est que tu connais déjà le programme et que tu sais où sont tes difficultés et tes failles. Tu as appris de tes erreurs et tu pourra même donner des conseils aux petits nouveaux 😉

Pour conclure, pas de stress, il faut tirer les leçons et du positif de toutes les situations 👍 Surtout ne pas se renfermer dans sa bulle.
C’est aussi à ça que servent des forum d’orientation tels qu’Orienta’Truch, le forum d’orientation des jeunes du Kochersberg-Ackerland (la minute auto-promo) : te faire rencontrer des jeunes comme toi, à qui poser tes questions sur le lycée et les études supérieures, à avoir un retour sur expérience, à se faire conseiller et à découvrir des cursus tous uniques et différents auxquels tu n’avais pas forcément pensé 🙂 La rubrique “Des Nouvelles de…” de ce blog est également l’occasion de découvrir ce que sont devenus tes aînés et de les contacter si besoin ! Sinon on te recommande La leçon, le podcast sur l’art d’échouer, où des personnalités racontent un de leurs échecs et comment cela les a fait grandir.
Force et courage pour la suite ! 👋

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